Je suis donc confinée comme vous tous depuis le mardi 17 mars. Je garde mes deux filles de 3 et 1 ans depuis 9 jours. Entre deux activités, la mienne et celle de mon mari, la mienne était la plus facile à mettre en stand-by, cela permet à mon mari dirigeant de PME d’être à son poste, de prendre toutes les dispositions d’urgence qui s’impose pour sa société et de poursuivre le travail, pas le travail quotidien, mais le travail qui pare à l’imprévu, qui essaie d’imaginer l’après, qui accompagne les équipes en chômage partiel, le travail qui se questionne, le travail qui réfléchit à un nouveau modèle...
J’ai donc mis mon activité de coach en suspens. Nous sommes convenus que je gardais le mercredi (tient, tient soit je GARDE mes enfants, soit je GARDE le mercredi, les médecins sont tous de GARDE, les GARDE-manger débordent, Dieu nous GARDE pensent certain, en GARDE c’est la guerre nous dit un autre). Donc je garde une journée par semaine, le mercredi (jour des enfants, encore eux, ils sont partout) pour travailler et aussi faire ce dont j’ai envie (et éventuellement ne rien faire) car à l’heure où je constate que le maitre mot est de « lire, dormir, regarder des films, méditer » je n’en ai jamais été aussi loin…
Je suis coach mais en ce moment je suis mère au foyer et je pense à l’après, je me demande comment traverser cette période au mieux pour moi, pour mes filles, pour la famille, pour mon activité. Il m’a fallu quelques jours pour m’adapter à cette nouvelle situation. Les enfants couchées j’ai pas mal rempli mon verre pour tenter de le voir à moitié plein. Je redoutais tout ce temps à m’occuper de mes filles, je sais que ça me demande beaucoup d’énergie, me laisse peu de temps pour moi et que 3 et 1 an sont des âges peu autonomes et très sollicitant qui demandent organisation, disponibilité et cadre. N’était ce pas mon quotidien en entreprise pendant 18 ans ! Si à l’évidence, mais là autre chose se joue pour moi. Je me suis donc appliquée à moi-même ce que je propose souvent aux personnes que j’accompagne : « Qu’est-ce que le confinement impose et permet aussi ? ». « Quel serait le bon à tirer de cette situation ? ». Le bon qu’il m’est donné c’est d’être auprès de ma plus jeune fille pour accompagner ses premiers pas qui datent du début du confinement, auprès de ma plus grande c’est d’avoir plus de temps pour lui faire découvrir les choses qui nous entourent, la nature, échanger avec elle, lui transmettre et surtout m’émerveiller de la petite fille qu’elle est.
Je vois mes consœurs et confrères qui s’organisent sur l’accompagnement bénévole, je ne saisis pas la proposition en tant que coach ou psychoraticienne d’accompagner des soignants car je n’en ai pas le temps et même si je dégageais ce temps (je me suis posée la question) je ne suis pas en état émotionnellement, je suis trop à l’intendance de ma maison et trop à mes filles, je ne suis pas disponible comme ils ont besoin qu’on le soit pour eux, je passe donc la main. En revanche je décide d’utiliser mon mercredi pour regarder, visiter et déplier ce que je vis, ce que vivent surement beaucoup d’entre nous afin d’être prête à une reprise d’activité en ayant pris le recul nécessaire pour préparer et accompagner l’après en étant solide et éclairée.
J’ai donc décidé de visiter des thèmes qui prennent forme pour moi au milieu de ce confinement. Je fais le dessein de remplir chaque mercredi mon « pot » de réflexion d'un certain nombre de thèmes, que j’égrainerai ici-même jusqu’au mercredi suivant. Une perspective qui me séduit et me permet de traverser cette période en lien avec mon métier, un exercice qui me ressource avec les bienfaits connus de l’écriture et son pouvoir cathartique. En évoquant les bienfaits de l’écriture, j'en ai une bonne : « Mon gestalt-thérapeute m’a conseillé d’écrire une lettre aux gens que je déteste puis de les brûler. C’est fait. Mais que faire des lettres ? ».
Mon 1er thème sera tout naturellement l’humour, si vous en avez l’envie, rendez-vous ici même, vendredi 27 mars !
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